Amis lecteurs, voici l'épisode 2 de la saison 1 de notre rubrique "Les joies et jolis mots de la langue française". Vous pouvez retrouver le premier épisode ici.
Aujourd'hui donc, continuons à examiner les subtilités de la langue de Molière. Mais, justement, ne devrait-on pas plutôt écrire : "continuons d'examiner les subtilités de la langue de Molière". "That's the question", comme disait Shakespeare qui devait pourtant faire face à moins de particularismes linguistiques.
Dans la pratique, continuer à est plus fréquent, surtout dans la langue parlée et familière. En général, l'oreille guide notre choix. Ainsi, dit-on plutôt "je continue d'avancer", pour éviter le hiatus "à avancer" ; mais "je continue à demander", pour éviter le redoublement "de demander".
A l’écrit (et à l’oral dans une langue soutenue) la règle est la suivante :
Continuer à signifie "prolonger l'exécution d'un acte commencé" ou "persister à être dans un état". Tout de suite des exemples pour mieux comprendre : "Continuez à travailler ainsi pendant six mois et vous serez prêt pour le baccalauréat". "Malgré tous les soins, le malade continue à se sentir fatigué". "Ils ont continué à parler sans plus s'occuper de moi".
Continuer de signifie "faire une action, être dans un état sans qu'il y ait d'interruption". Bien sûr, à la demande générale des lecteurs, voici des exemples : "Pendant des siècles, le paysan français continua de vivre attaché à la glèbe. "Ils ont continué de l'aider jusqu'à la fin de leur vie".
A vous de jouer, maintenant ! "Vous continuez à trouver cette rubrique géniale" ou bien "Vous continuez de trouver cette rubrique géniale" ?